Rene Wanner's Poster Page

News: Cyan exhibition at the Galerie Anatome in Paris
May 9, 2006, received from Galerie Anatome

Bienvenue dans le monde de Cyan!
Galerie Anatome, Paris
May 12 - July 22, 2006
Opening on May 11, 1830 in presence of the artists


Leur site Web www.cyan.de est à priori déconcertant. Il fait « mal aux yeux » et perturbe volontairement la lecture, nécessite de faire une pause et prendre du recul. Bienvenue dans le monde de Cyan !

Fondé à Berlin Est en 1992 par le duo de graphistes Daniela Haufe et Detlef Fiedler, Cyan fait partie de ces structures qualifiées par beaucoup de chroniqueurs « d’avant-gardistes ». Installé Strelitzer Strasse 61 dans un loft au plafond impressionnant, ce groupe au nom rattaché à l’abréviation de la formule chimique du gaz Cyanogen, composant du Carbone et de l’Hydrogène, est rapidement devenu un phénomène graphique de la scène berlinoise des années 90.

Nés respectivement en 1966 et 1955, Daniela Haufe et Detlef Fielder sont des passionnés de théâtre, de photographie, de cinéma, de musique, de danse… Le duo fondateur est surtout obsédé par « la recherche de nouvelles formes graphiques ». Le discours semblerait banal si le risque n’était pas autant recherché, si la radicalité de leurs travaux et les barrières franchies aussi marquantes. Souvent abstraites, très géométriques, leurs créations absorbent et réinventent quasiment tous les mouvements artistiques et graphiques du 20e siècle : Le Modernisme d’El Lissitzky, le Dadaïsme d’un Kurt Schwitters, l’Art optique des années 60’s ou le style Milanais de Stankowski, de Grignani, la recherche de l’illusion optique ou la photographie de Brassaï…

Le vertige, la répétition, la superposition, le recours aux calques, la saturation de couleurs vives, voire fluo sont de mises, le choix de minuscules… Et même si certaine fois l’approche paraît classique, ils nous surprennent toujours à travers une mise en page expérimentale ou l’ajout d’éléments perturbateurs, des détails, des pictos, des collages, des aplats de couleurs. Souvent subtils, quelques fois plus explosifs, ils accrochent l’œil, jouent avec les limites visuelles sans jamais basculer dans la facilité, sans perdre une certaine rigueur toute luthérienne. Comme pour garder le contact avec le lecteur.

Mais ce dernier ne doit pas rester passif. Leurs images ne se livrent pas immédiatement et nécessitent une lecture, une implication, voire un entêtement du spectateur. Inextricable ? Pas tant que ça. Il s’agit juste d’une autre présentation, peut-être qualifiée de « conceptuelle » par certains, mais, au final, tellement habile, maligne. Illisible ? Rarement : car ce décalage n’est là que pour attirer l’attention et ajouter à la fonction de transmettre un message, la fonction récréative d’une image. On s’habitue presque à cette lecture qui mêle la lettre, l’image et le papier en une seule entité. Cette approche est « à l’opposé du discours simplifié, pré-maché, immédiat, impressionnant et souvent coûteux de la publicité » comme le mentionne Daniela. Cyan travaille essentiellement, voire exclusivement sur des projets culturels, des institutions ou des structures privées. « Cela implique le fait de travailler avec des budgets limités… Nous considérons la perception visuelle comme moyen d’accéder à une nouvelle expérience visuelle. Notre public se doit d’être cultivé»… Doit-on y voir un discours élitiste ? Non, raffiné, élégant, ludique et rigoureux, abouti et surtout tellement rafraîchissant pour qui sait ou prend la peine de lire les images, de décoder les clins d’œils.

Plus qu’une volonté d’éduquer par l’image, c’est l’entêtement à exprimer un discours à travers une réorientation de l’esthétique visuelle qui domine leur travail. « Cela n’a aucun sens pour nous de faire partie d’une machine à engranger de l’argent ». Et de continuer à défendre l’idée de « bon graphisme » avec moins de budgets. Une sorte de quête de l’impossible, la seule manière pour eux de « s’en sortir » et combattre la routine. On a déjà entrevu leurs images dans les compétitions internationales (à Chaumont, aux Golden Bee) ou présentées dans l’exposition « Graphisme autour du Monde » à Échirolles. La Galerie Anatome présente cette première exposition monographique en France.

Text by Guillaume Frauly

Four posters from the press kit:


2000, Galerie Singuhr

2003, Galerie Singuhr

2003, Berliner Style

2004, Galerie Singuhr


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